Mec du groupe de misschemistry a écrit :
Instrumentaliser... Terme intéressant. Utiliser quelque-chose comme un instrument... À quelle fin ? Instrumentaliser implique un objectif.
Objectif : Fantasmer, faire fantasmer, parce qu'il y a un public pour, parce que ça se vend.
(c'est pas une liste exhaustive)
Mais si le mot ne convient pas, il y en a d'autres : objectification, réification, fétichisation...
misschemistry a écrit :
Après pour ce qui est du fantasme de la lesbienne, je suis pas sur qu'il y ai vraiment beaucoup de mecs qui lisent et achètent ce genre de livres
Sans doute pas. Et c'est sans doute pas étranger au fait que la littérature mettant en scène des relations lesbiennes soit si confidentielle. Ca n'intéresse pas vraiment les hommes, ça n'intéresse que peu les femmes hétéros...
Les romances gays par contre intéressent les femmes hétéros qui sont un public important et la cible principale (mais elles sont certainement la cible pricipale des romances tout court).
misschemistry a écrit :
Je pense (et ce sans préjugé sur les mecs, juste un constat autour de moi) que les hommes sont plus sensibles à l'image et aux visuels qu'à la littérature
Oui, et ça explique sûrement que les représentations lesbiennes (quand il y en a) sont plus souvent "visuelles", avec comme public cible : les hommes hétéros.
(de toute façon l'objectivation, y compris sexuelle, dont sont victimes les femmes dans leur ensemble n'épargne pas les femmes lesbiennes/bi/trans, ce serait trop faciles si celles qui subissent l'homophobie et/ou la transphobie ne subissaient pas aussi le sexisme

).
misschemistry a écrit :
les auteurs partent du fait que s'ils ont un lectorat c'est que l'homosexualité est acquise comme une norme
C'est un bel apriori mais je pense que c'est complètement faux. L'homophobie existe bel et bien et être amateurice de fiction gay (et/ou lesbienne) n'immunise pas contre l'homophobie. Etre auteurice non plus d'ailleurs.
Mec du groupe de misschemistry a écrit :
Les réalisateurs gays qui ont parlés d'hétéros dans leur films... Y'en a plein. Est-ce qu'on peut dire qu'ils ont instrumentalisé l'hétérosexualité dans leur oeuvre ? Cette question, n'importe qui la trouverait absurde. Puisqu'il n'y a pas de fin à cette hypothétique manipulation
En effet la question semble absurde, ou du moins hors propos.
Mais pas parce que l'instrumentalisation serait sans but.
C'est hors propos parce que
l'hétérophobie n'existe pas, l'homophobie, si.
Je ne développe pas plus, mais c'est pas possible de placer la position des homos vis à vis des hétéros et la position des hétéros vis à vis des homos sur un même plan !
Après je ne dis pas (et ne pense pas) que les hétéros ne peuvent/doivent pas écrire de personnages homos (ni qu'ils le font forcément mal), ni qu'il leur soit "interdit" d'en lire et d'apprécier, bien évidemment. Mais disons que ça dépend comment c'est fait ; chez les autrices qui se spécialisent vraiment là dedans -quelles que soient les raisons- et lectrices qui se focalisent complètement dessus, qui cherchent spécifiquement ce type de lecture et ne lisent pratiquement plus que ça, j'ai du mal à ne pas voir d'instrumentalisation/de fétichisation des gays. C'est certainement pas fait avec de mauvaises intentions (ce serait d'ailleurs très intéressant d'analyser le pourquoi du comment), mais c'est bien là à mon avis.
Pour changer un peu, je ne sais plus si j'avais déjà posté ces vidéos, mais 'me semble que non :
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Sous le doux poudroiement l'arbre à peine remue de peur de laisser choir la fourrure menue dont ses bras arrondis retiennent la pâleur...