blancheneige18 a écrit :
Je rebondis sur le post d'Isabelleh. Justement j'y pensais hier soir: comment faire pour se réapproprier la rue, pour qu'elle soit safe pour les femmes? Parce que c'est clairement pas le cas, c'est moche à dire mais ça craint, surtout la nuit ou lorsque c'est désert. Alors comment faire? Forcément, on parle de ces risques. Mais à trop parler des risques est-ce qu'on ne renforce pas ce sentiment d'insécurité? Mais d'un autre côté on peut pas les occulter. Alors concrètement on fait comment? Je sais qu'il y'a des collectifs féministes qui organisent des marches nocturnes mais bon c'est à l' échelle d'un groupe. Et on peut pas toujours sortir en groupe.
C'est un peu difficile à répondre à ça. Parce qu'on ne réagit pas toutes de la même façon face à l'insécurité réelle et au sentiment d'insécurité. Quand on s'empêche de faire des choses c'est notre sentiment d'insécurité qui nous en empêche. Cependant, il semblerais que les hommes sont plus souvent victime d'agression en rue que les femmes. Mais sont des choses à nuancer.
http://www.universitedesfemmes.be/se-documenter/categories/product/205-enjeu-spatial-enjeu-social-le-sentiment-d-insecurite-des-femmes-a-bruxelles à partir de la page 22 il y a des choses intéressantes sur le sentiment d'insécurité. Tout le doc est intéressant, ceci dit, mais c'est un mémoire de fin d'étude et donc il y a tout l'aspect méthodo expliqué (la méthodo moi ça m'amuse).
Je sais que moi par exemple j'ai un sentiment d'insécurité en ville très faible, mais c'est lié à ma pratique professionnelle précédente et c'est donc quelque part une déformation professionnelle. J'ai travaillé pendant plusieurs années sur des programmes de rénovation urbaine, j'ai donc acquis un autre rapport à la ville.
Mais déjà je ne pense pas qu'il faille s'obliger de surmonter ce sentiment à la dure. Genre je m'oblige de rentrer seule tard, je m'oblige de porter une jupe ... Si vous ne le sentez pas, faut pas le faire ne vous faites pas violence.
La solution, c'est que les collectivités prennent leurs responsabilités et aient une pratique dans la conception de leurs espaces publics qui se veut la plus inclusive possible. D'autres inégalités y existent : validisme, racisme (les contrôles au faciès et autres violences policières n'y sont pas étrangère), âgisme ... Perso' pense pas que ça va se faire du jour au lendemain et ça devra être accompagné par des projets "d'animation". Faudra pas que travailler sur l'aspect aménagement pur faudra aussi le faire sur le social.
Et autrement en attendant et à votre échelle, peut-être suivre des cours d'autodéfense (y compris verbale). Il y a des associations féministes qui en organisent. Lire des trucs de commun réagir face aux agressions. Je ne les ai pas sous la main la toute suite et pas le temps de chercher maintenant mais je viendrais éditer. En gros essayé de trouver des astuces pour se rassurer.
Une fois qu'on se sentira en sécurité on pourra se réapproprié ces espaces nous aussi.
Et plus largement combattre le patriarcat
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