Love-Superbus a écrit :
Salut les filles,
Je n'ai jamais posté ici, je ne sais pas pourquoi je poste, je ne cherche pas de conseils ou de soutien, je crois que j'ai juste... Besoin de parler de tout ça à des gens qui y sont complètement extérieurs.
Voilà, j'ai 23 ans et je sors d'une relation de cinq ans avec une fille extraordinaire. J'avais 16 ans quand je l'ai rencontrée, sur internet, 18 ans quand on s'est mises ensemble. J'étais si jeune et si seule et je manquais cruellement d'affection, j'avais jamais eu personne avant elle et j'avais de gros problèmes relationnels, des relations tendues avec ma famille, peu d'amis. Bref. Vous voyez le tableau. E elle est arrivée dans ma vie et j'ai très vite compris qu'on avait un lien très particulier ; en fait je crois profondément qu'elle est mon Âme-soeur, mais au sens large, genre qu'en dehors de notre relation, on restera proches. Et puis on est tombées amoureuses, j'ai pas trop compris ce qui m'arrivait. J'ai mis six mois avant d'accepter son amour, avant d'accepter de commencer une histoire avec elle. J'avais si peur. Mais quand notre histoire a commencé, je... Franchement je sais pas comment décrire ça. J'ai vécu le truc le plus incroyable de toute ma vie, j'ai vraiment, vraiment été heureuse comme je ne l'avais jamais été. Elle m'a tellement donné, tellement apporté. Elle m'a comblée de bonheur pendant très longtemps. Elle était tout ce que j'attendais de la vie. Elle était attentionnée, elle me couvrait de cadeaux, elle me trouvait belle, elle voulait vivre avec moi, et surtout : elle était profondément amoureuse de moi, même si j'étais persuadée que c'était impossible. Et j'était tout aussi fortement amoureuse d'elle. J'étais persuadée que c'était l'amour de ma vie. Je me suis éloignée de tout le monde tant j'étais absorbée par elle, tant je me jetais corps et âme dans notre relation. Je ne vivais que pour les moments où on se voyait, et dieu sait qu'on était incapables de se passer l'une de l'autre.
Très vite on n'a plus supporté la relation à distance, j'avais tellement besoin d'elle. Alors je suis partie de chez mes parents, j'ai laissé le peu que j'avais derrière moi pour tout reconstruire avec elle dans un endroit que je ne connaissais pas. J'ai galéré. J'ai vraiment, vraiment galéré. Mais qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre ? Rester malheureuse chez mes parents ? Dans leur trou perdu sans aucun avenir ? Loin de la seule personne qui m'acceptait telle que j'étais ? Je ne voulais pas de ça, la seule option que je voyais pour mon avenir c'était elle. Quand j'ai fini par réussir à partir près de chez elle, ça n'a pas été évident. J'ai commencé par squatter le canapé d'une ame et enchaîner les jobs qui ne fonctionnaient pas - je n'avais presque encore jamais travaillé. Mais elle était là, avec moi, je pouvais la voir presque quand je voulais, et c'était tout ce qui comptait. Quand je suis arrivée ici, ça faisait déjà deux ans qu'on était ensemble. Au bout de deux années de plus faites de job qui ne marchaient pas, de squattage, puis de coloc, j'ai enfin pu avoir un appart et on a pu s'installer ensemble. Et c'était ce qu'on voulait depuis le début. Je croyais qu'on était prêtes à enfin démarrer les choses, à démarrer notre vraie vie, notre famille. On a même adopté deux chiens ensemble.
Sauf qu'avec le temps, avec l'usure, les choses devenaient de plus en plus difficiles. On est deux personnes très compliquées, pleines de problèmes, d'angoisses, dépressives, et en plus on a deux forts caractères, alors on s'était toujours beaucoup engueulées, souvent pour rien, mais on se réconciliait à chaque fois. On avait même fait plusieurs pauses, pour ne s'aimer que plus fort après. Mais le vent était en train de tourner et j'avais beau ne pas vouloir le voir, je le sentais. J'avais cette petite voix au fond de moi qui me disait que notre relation devenait toxique. J'avais tous ces gens tout autour de moi qui nous connaissaient depuis peu de temps qui me disaient que ça n'allait pas, que je pouvais pas rester. Et j'éloignais tout ça parce que je pouvais pas, je pouvais pas imaginer ma vie sans elle, même si je savais que ça n'allait pas, que quelque chose avait changé, même si au fond je sentais que ça ne marchait plus. Alors j'ai fait des efforts. Elle aussi. J'ai essayé de faire marcher les choses. Mais elle m'énervait, je ne supportais plus rien en elle, on se prenait tout le temps la tête. Elle disait des choses que je ne comprenais pas, elle ne venait plus vers moi, ne me donnait presque plus de tendresse, et moi qui ait ce si grand besoin d'affection, je ne le supportais pas et surtout je ne le comprenais pas. Elle n'avait même plus envie de m'embrasser. Et puis je mettais ça sur le compte de sa dépression. De ses angoisses. Du stress de l'école, de ses examens. Elle angoissait tout le temps, ne dormait presque plus, pleurait, faisait des crises. J'étais si impuissante, et aujourd'hui avec le recul, je crois que notre éloignement y était pour beaucoup. Mais à ce moment là, j'ai cru que ça irait mieux, plus tard. Qu'il fallait juste être patiente, la laisser se sortir de ses démons, et puis la laisser grandir, parce qu'elle a trois ans de moins que moi et que comme elle était toujours à l'école et que je travaillais, on avait une différence de maturité qui compliquait les choses.
Mais évidemment, je me trompais. J'ai compris qu'il y avait un gros problème quand on a récemment dû changer d'appartement et qu'au bout d'un mois, sa mère, de qui je suis très proche, m'a dit "mais je ne comprend pas, vous ne vous installez pas, vous n'habitez pas cet appartement". Et c'était vrai. En un mois on n'a presque pas acheté de meubles. On vivait dans nos cartons. On n'était pas chez nous.
Alors on s'est posées. On a parlé. Et on en est arrivées à la même conclusion : on n'était plus sûres d'être amoureuses. On n'était plus bien ensemble. Ca faisait mal de se l'admettre. J'ai beaucoup pleuré, et elle était si désolée de me voir ainsi, elle me prenait dans ses bras mais elle ne pleurait pas. Elle me disait qu'à cause de ses anti dépresseurs elle ne pleurait plus, mais je crois que c'était aussi parce qu'elle avait pu ouvrir les yeux avant moi. Alors on a décidé de faire une pause, pour voir. Pour voir si en s'éloignant un peu, ça pouvait repartir. On a vécu quelques jours en tant que potes/colocataires. Et puis j'ai réalisé que cette pause ne menait à rien et j'ai décidé de tout arrêter.
Et voilà. Voilà où j'en suis aujourd'hui. Paumée. Je me retrouve seule alors que je n'ai jamais vécu seule et que j'ai tellement peur de la solitude. Je me retrouve déçue, avec ce sentiment amer que ce que je croyais si fort n'était pas fait pour durer. Que quand je me voyais fonder une famille et vieillir avec elle, ce n'étaient que des illusions. Je ne sais même plus quoi faire de ma vie aujourd'hui. Pendant cinq ans tout a tourné autour d'elle, je ne voyais pas mon avenir autrement qu'avec elle.
Je sais qu'il a plein de gens qui ont vécu ça, que le premier amour c'est très difficile, je sais que je ne l'oublierai jamais, je sais qu'on s'en remet et que la vie continue avec du temps, mais pour l'instant, j'ai juste une plaie béante en plein milieu du coeur et j'aurais voulu n'avoir jamais à vivre ça. Elle était, et est encore, tout pour moi. Elle a été la seule personne à m'apporter du bonheur et je ne sais pas comment le trouver sans elle. Parfois je me dis qu'on est ce genre de couple qui se retrouvera dans de nombreuses années, quand nos vies auront pris des chemins radicalement différents, et qu'on aura grandi et changé, et qu'on se tombera dessus par hasard et que les choses seront évidentes à nouveau. Un peu comme Bye Bye Blondie. J'ai vu ce film il y a peu de temps et je nous y ai tellement reconnues que j'en ai été bouleversée. Je sais bien que si je pense à ça je ne m'en sortirai jamais, mais je ne peux pas m'en empêcher. Alors on verra.
Ton post m'a beaucoup touché.
Ce que tu as l'air de décrire là, cette relation fusionnelle, on pourrait aussi parler de dépendance affective à mon sens. Tu as trouvé un refuge dans cette relation, probablement elle aussi et vous vous êtes fais beaucoup de bien avec ça, un peu comme une drogue. Et quand la drogue n'est plus là on souffre du manque, même si sur le fin la drogue était plus aussi satisfaisante qu'au début.
Je comprends ta souffrance, si tu as pu te dire que c'était la femme de ta vie c'est que vous étiez vraiment bien ensemble, on trouve parfois des gens qui nous vont un peu, avec qui on fera un bout de chemin, puis d'autres avec qui on veut passer sa vie, et probablement que c'était ce qui se serait passé avec elle si tout n'avait pas capoté..
Tu dis que ta copine avait des tendances assez dépressives, qu'elle était stressée par ses examens et que ça creusait un gouffre entre vous, c'est surement ça ( et d'autres petites choses ) finalement, la cause de votre rupture...
Pour rattacher ça à mon expérience personnelle, j'ai eu une très forte dépendance affective à mon copain, ça fait 3 ans et demi qu'on est ensemble et je dirai que ça va mieux depuis à peu prêt un an. A la base j'avais des problèmes de toxicomanie qui ont beaucoup joué la dedans aussi, et je me suis aperçue au fur et à mesure du temps que quand je n'allais pas bien, mon couple n'allait pas bien. J'ai réussi à arrêter définitivement mon traitement il y à un peu plus d'un an, mais j'ai gardé quelques troubles, nottamment des phases d'anxiété assez importantes. Et pendant ces phases, tout capote avec mon mec. Je suis froide, lui prend ses distances, et on est tous les deux pleins de doute. Je deviens jalouse, je ne supporte pas qu'il s'éloigne, qu'il parte en voyage quelques jours, et quand c'est le cas je ressens l'envie de le tromper. Cette année, gros enjeu pour ma vie professionnelle + un voyage de 10 jours de mon homme en pleine periode d'examen : notre couple a bien faillit ne pas y resister.
Autour de moi j'ai vu beaucoup de couples se défaire pour les mêmes raisons, des dépendances affectives qui n'étaient que dans un sens et qui devenaient insupportables, voir même dans les deux sens et là quand ça pétait, ça éclaboussait tout l'entourage.
Ta copine aura peut-être la chance de se sortir de sa dépression avec de l'aide.
Tu as soutenu ta copine mais a toi seule tu n'aurai pas pu tout porter.
Le mieux que vous ayez à faire toutes les deux, c'est d'essayer d'aller mieux chacune de votre côté, peut-être que vous vous retrouverez quand vous irait mieux ? peut-être au contraire que la rupture aura brisé les liens qui pourraient vous permettre de recommencer sur une base saine ? Mais ce qui est sûr c'est qu'un couple ne peut pas tenir si les deux personnes vont trop mal, et tu n'arrivera pas à recommencer une belle histoire si tu restes dans le souffrance de cette relation perdue.
Je ne connais pas trop ta situation à l'heure actuelle mais peut-être que tu pourrai retourner dans ta ville natale pour retrouver des amis ?
Essaye de sortir le plus possible pour te vider la tête et faire des choses qui te font du bien, la bonne humeur c'est dur à maintenir, surtout que plus on a mal, plus on a envie de se laisser couler..
Si tu veux parler, vider ton sac, je veux bien t'écouter !
Dernière modification par ptitemona (Le 12-06-2016 à 15h07)