Attention pavé.
En parcourant le topic, je suis tombée sur des posts (page 34) auxquels il n'y avait pas vraiment eu de réponses et dans lesquels il y a des choses qui m'ont interrogée ou faite tiquer... du coup avec énoooormément de retard :
Evelirune a écrit :
Parce que ce qui fait la cohérence politique du signe LGBT, c'est le fait de remettre en cause le genre, la hiérarchie sociale. C'est le cas de l'homosexualité, et c'est encore plus visible avec la transidentité. Ce n'est pas une histoire d'avec qui on couche, de qui on tombe amoureux et de comment on se ressent. Être LGBT
[...] c'est subir la réprobation sociale parce qu'on ne respecte pas les rôles genrés et leur hiérarchie intrinsèque. Or le genre, faut-il le rappeler, ce n'est jamais que le système de catégorisation hiérarchique séparant (chez nous) l'humanité en deux groupes, deux classes de sexes, étanches et hiérarchisées, que sont les hommes et les femmes. Ces deux classes de sexe sont définies par les rapports d'exploitation qui les lie (les hommes tirent profit du travail gratuit des femmes): être une femme c'est faire partie de la classe de sexe exploitée par le patriarcat, être un homme faire partie de la classe exploiteuse, le lieu privilégié de cette exploitation se trouvant être le couple hétérosexuel, et toutes les différences entre les hommes et les femmes, perçues comme naturelles, ne sont en réalité que des constructions sociales s'auto-reproduisant dont le but est de maintenir en place cette hiérarchie sociale.
De fait, les personnes relationnant avec des gens de la même classe de sexe ne font pas ce qui est socialement attendu d'elles (exploiter / être exploité au sein du couple), et qui par leur existence remettent la naturalité du genre en question.
Je ne suis pas sûre d'être (totalement) d'accord.
...Parce qu'à ce compte là, les célibataires seraient tous oppressés.
Ce sont des gens qui ne sont pas exploités/n'exploitent pas au sein d'un couple et donc ne font pas ce qui est socialement attendu d'eux.
Hors ça ne tient pas (évidemment).
Par contre les personnes célibataires ne sont
pas toutes perçues/traitées de la même manière (selon leur orientation sexuelle, le fait qu'elles soient cis/trans mais aussi selon qu'elles soient hommes ou femmes ou autres, parents ou non, valides ou non, selon l'âge, la religion, etc.)
Pourtant, elles font (ou ne font pas) la même chose.
Ce que tu soulèves me semble un bon élément de réponse mais pas
la réponse.
Evelirune a écrit :
Déjà premier problème, l'asexualité est définie non comme un rejet pur et simple des relations charnelles dans le couple, mais comme le fait de ne pas ressentir d'attirance sexuelle envers les gens, ou de n'en ressentir qu'à certaines conditions, ce qui est très différent: de fait ça ne dit rien des pratiques effectives, ni de si on est consentent auxdites pratiques.
Effectivement. Mais c'est la même chose que pour l'homosexualité et l'hétérosexualité comme tu le rappelais toi même :
[l'homosexualité et l'hétérosexualité] "sont désormais des dispositions individuelles qui concernent le désir indépendamment d'une éventuelle activité sexuelle"Et sans aller jusqu'à dire que les actes ne comptent pas du tout, pour moi
ils restent secondaires et l'attirance ressentie prime clairement quand on parle d'orientation sexuelle (j'adhère plus ou moins aux définitions modernes).
Et oui, on peut être ace(aro) tout en ayant été/étant en couple et/ou en ayant eu/ayant des relations sexuelles tout comme on peut être homo (ou hétéro ou bi) sans avoir jamais eu de relation sexuelle ni/ou été en couple ou même être homo et avoir eu/avoir des relations avec une personne de sexe opposé.
Il me semble d'autant plus important de prendre en compte l'attirance ressentie plus que les pratiques qu'on sait très bien que les pratiques peuvent être très influencées par l'environnement (plus que l'attirance). Des asexuel.les qui refusent toute pratique sexuelle, ça existe et c'est pas si rare, pour les autres 'faut pas oublier le poids de la société qui pousse clairement à vouloir/avoir du sexe (pas "n'importe comment" ni avec "n'importe qui" mais 'faut en avoir). Que ce soit vécu par elleux comme un horrible calvaire ou un compromis satisfaisant les asexuel.les qui ne rejettent pas les relations y "consentent par pression", pas par désir.
Il y a des homosexuel.les qui ont des relations consentantes avec des personnes de sexe opposé (relations sexuelles, relations de couple, couple "sérieux" parfois avec mariage, enfants, etc.), là encore c'est plus du "consentement par pression" que du désir et je me vois mal affirmer que les gens qui sont dans cette situation sont hétéro sous prétexte que (seules) les pratiques comptent et pas l'attirance.
Tout dépend de l'objectif visé bien évidemment mais
une définition basée sur les actes me semble plus
préjudiciable qu'autre chose.
Comprendre pourquoi les gens n'agissent pas toujours en accord avec leurs attirances me parait plus
intéressant et utile.
Evelirune a écrit :
Enfin, et c'est probablement ce qui me pose le plus de soucis, c'est qu'à essentialiser (= à ne plus la penser construite socialement, construction elle-même située dans le temps et l'espace) l'attirance sexuelle et le désir, l'asexualité ne permet plus de questionner le rapport compliqué que l'on peut avoir avec les relations intimes, notamment en raison d'une transidentité ou du fait d'être une femme.
Asexuel.le ne veut pas forcément dire rapport compliqué avec les relations intimes. Ca peut être très simple : je ne suis attiré.e par personne. Point. La "complication" vient surtout du fait que c'est considéré comme hautement anormal (ou impossible) par à peu près tout le monde.
Veux tu dire que l'asexualité est due à une situation d'oppression et/ou à des (micro)traumatismes ?
Je ne suis pas d'accord avec le fait qu'"essentialiser" l'attirance ne permette plus de se questionner (y'a qu'à voir le nombre de gens qui cherchent malgré tout le pourquoi du comment ils sont ou ne sont pas attirés par telle ou telle (catégorie de) personne(s)).
Le fait "d'utiliser une étiquette", de se dire qu'on est comme ça/qu'il y a des gens qui sont comme ça, que c'est "normal", "naturel", aide généralement à plus d'acceptation et à un mieux être qui peut amener à une distance, à moins/ne plus avoir besoin de comprendre… mais
ça n'empêche rien.
Et quand bien même,
pourquoi serait-ce un si gros problème de ne pas se questionner sur ses attirances, ou ses absences d'attirances plutôt, quand on est ace ?
Ca me parait d'autant plus incompréhensible quand je te vois dire ça :
Evelirune a écrit :
Pour parler vulgairement, les causes de la transidentité, comme les causes de l'homosexualité d'ailleurs, on s'en fout. Quand bien même on arriverait à mettre la main dessus, dans tous les cas il y aura possibilité de pathologisation (c'est inné? C'est une maladie génétique ou un dérèglement des systèmes hormonaux ! C'est acquis? C'est dû à un traumatisme lors de la socialisation !), parce que justement le fait de chercher une cause est le premier pas vers cette pathologisation: on recherche ce qui a bien pu causer cette "anormalité" plutôt que de se demander pourquoi la société considère que s'en est une
En gros t'es homo/trans : c'est pas la peine de chercher pourquoi... ça peut même être dangereux.
T'es ace : poses toi des questions, sérieux !
Deux poids deux mesures.
'comprends pas.
D'autant que les
questionnements sur les causes de l'asexualité entrainent
systématiquement une pathologisation aussi, on recherche dérèglements hormonaux, maladies mentales, traumatismes... (puis quand la personne a effectivement une maladie ou un traumatisme connu, c'est pratique, on peut aussi s'en servir pour lui expliquer qu'elle est pas vraiment asexuelle en fait
).
Evelirune a écrit :
T̶u̶ ̶e̶s̶ ̶u̶n̶ ̶v̶i̶o̶l̶e̶u̶r̶ ̶e̶n̶ ̶p̶u̶i̶s̶s̶a̶n̶c̶e̶?̶ ̶P̶a̶f̶,̶ ̶t̶u̶ ̶e̶s̶ ̶A̶p̶o̶s̶e̶x̶u̶e̶l̶ ̶(̶e̶t̶/̶o̶u̶ ̶P̶l̶a̶c̶i̶o̶s̶e̶x̶u̶e̶l̶)̶
Je ne sais pas ce qu'est un aposexuel mais pour faire un lien entre placiosexuel et viol, excuses moi mais 'faut quand même avoir l'esprit mal tourné...
Evelirune a écrit :
Les violences que tu as vécues font que ton rapport à la sexualité est conflictuel et varie de l'amour à la haine (ou se résume à la haine d'ailleurs)? Paf, tu es Caedsexuel !
Je ne vois
vraiment pas où tu arrives à voir de l'essentialisation avec ce terme. Les gens doivent se questionner ? En l'occurrence, ils l'ont fait et ils fournissent une réponse : ils ne sont attirés par personne mais chez eux c'est pas "inné", c'est suite à un traumatisme. Ils n'ont pas toujours été "asexuels", ils ne savent pas s'ils le resteront, ils savent juste que pour l'instant ils le sont (c'est juste un état de fait) et ils savent ce qui a provoqué ça.
Comme essentialisme j'ai vu mieux…Evelirune a écrit :
Supposons une femme hétéro et asexuelle, en couple. Effectivement, elle va subir une pression au "devoir conjugal" de la part de son conjoint. Effectivement, sa sexualité va être rendue pathologique. Mais est-ce dû au fait qu'il s'agisse d'une femme ou au fait que cette personne soit asexuelle? Les femmes "sexuelles" ne subissent-elles pas le même sort? Bien sûr que si. Le viol conjugal, il est pour toutes les femmes qui se "refusent" à leur conjoint. Que ce soit par asexualité, à cause du traumatisme d'un accouchement, d'une épisiotomie ou d'un traumatisme tout court, par fatigue due au boulot, ou parce qu'il y a la coupe du monde à la télé. De la même manière, la pathologisation de la sexualité féminine est probablement aussi vieille que le patriarcat lui-même (salut l'hystérie et les histoires d'utérus baladeur). Pareil pour le regard désapprobateur en raison de la sexualité, c'est loin d'être une spécificité (salut le spectre de la salope si tu as le malheur de coucher un peu trop, installe-toi prends une chaise), exactement pareil pour les violences correctives par exemple (ais-je vraiment besoin d'expliciter le "elle méritait son viol cette fille de petite vertu" qu'on a déjà toutes entendu je pense)
Pour un homme hétérosexuel dans la même situation... bah si violences sexuelles il y a (et l'extrême rareté de la chose et le fait qu'elles ne fasse pas système est purement et simplement absent des discours asexuels, au contraire même), c'est bien plus à cause des mythes virilistes à base d’un homme ça a toujours envie. Mais leur cas est encore plus particulier. Si les femmes asexuelles refusent de fournir le travail sexuel attendu socialement d'elles, les hommes sont dans la situation inverse: ils refusent de le prendre. Cela n'est cependant aucunement incompatible avec d'autres formes d'exploitations (domestique, affective, charge mentale, whatever)... Ou, pour le dire plus grossièrement, ce qui va leur être reproché, c'est de ne pas dominer assez les femmes, de ne pas être assez viril et donc... d'être un pédé, puisque la figure de l'homosexuel est la figure repoussoir chez les hommes, tandis qu'il s'agit de la salope chez les femmes. Cependant ce "manque" de domination peut parfaitement être invisible (sauf si vos collègues mettent des caméras dans votre chambre à coucher, ce qui est un excellent motif pour les poursuivre en justice) et peut même être compensé par une surperformance de la masculinité ou par des mythes sexistes ("je n’ai pas envie de m'engager, les femmes sont des emmerdeuses") par exemple.
"Mais est-ce dû au fait qu'il s'agisse d'une femme ou au fait que cette personne soit asexuelle?" Question rhétorique mais je ne suis pas d'accord avec la réponse que tu y apportes.
Ca n'est pas ou l'un ou l'autre.Bien sûr que l'énorme majorité des victimes de violences sexuelles sont des femmes (et que l'énorme majorité des coupables sont les hommes), mais
ça ne veut pas dire que toute femme victime l'est uniquement parce qu'elle est une femme. Ce n'est pas forcément le seul critère qui entre en ligne de compte.
Une femme asexuelle peut être victime de violence sexuelle parce qu'elle est une femme ET parce qu'elle est asexuelle, tout comme une femme lesbienne peut en être victime parce qu'elle est une femme ET parce qu'elle est lesbienne, ou dans un tout autre domaine une femme handicapée peut en être victime parce qu'elle est une femme ET parce qu'elle est handicapée.
Même chose pour la pathologisation. C'est pas ou l'un ou l'autre.Pour le pédé comme figure repoussoir pour les hommes, dans l'absolu, je suis d'accord mais je pense que tu passes à côté de quelque chose :
beaucoup de gens ne comprennent pas qu'on puisse ne jamais être sexuellement attiré.es par qui que ce soit. Plus : beaucoup de gens pensent que
ça n'est pas possible, que ça n'existe pas, que tout le monde est forcément attiré par quelqu'un.e (quelques un.es).
Les asexuels (et asexuelles) ne sont pas seulement "traité.es d'homo", ils et elles sont sincèrement
pris.es pour des homosexuel.les (ou soupçonné.es d'en être) parce que comme on est tous et toutes forcément attiré.es par des gens, si on ne l'est pas par des hommes c'est qu'on l'est par des femmes et inversement.
Si on ne semble pas ou si on n'est ouvertement pas intéressé.e par les personnes de sexe opposé, c'est donc qu'on est homo et si on n'a pas l'air ou si l'on est ouvertement pas intéressé.e par les personnes de même sexe non plus, bah c'est pas possible vu que tout le monde ressent de l'attirance sexuelle donc c'est qu'on n'assume pas. Donc bref asexuel.le = homo refoulé.e.
Pour le "manque de domination" invisible, oui et ? Effectivement c'est pas marqué sur le front des gens donc oui, c'est possible de ne pas le dire, c'est possible de mentir quand on nous pose des questions, c'est possible de faire semblant…
c'est censé être une bonne chose ? Si c'est la remise en cause des rôles genrés qui pause problème et que l'asexualité ne remet rien en cause ça devrait juste pouvoir être dit simplement sans problème et personne ne devrait avoir à botter en touche ou s'inventer une vie pour cacher la vérité.
Mais plus généralement, je trouve assez curieux, dans ce genre de réflexion sur l'asexualité, que l'analyse se fasse toujours à partir d'un exemple d'hétéro-asexuel.
Pourquoi ne pas réfléchir sur l'asexualité en général (en incluant les hétéro-quelque chose, mais sans exclure les autres, ce qui serait beaucoup moins partial) ? ou alors partir de
la situation de gens qui ne sont qu'asexuels et dans un second temps voir ce qu'il en est pour les gens qui sont asexuels (ou aro) + autre orientation (les points communs, les différences, les difficultés plus ou moins importantes et spécifiques à chaque groupe, etc. là aussi, c'est moins partial) ?
Parce que s'interroger sur l'existence d'une éventuelle oppression, et/ou sur le bien-fondé d'une inclusion des personnes asexuelles dans le mouvement LGBTI+,
oui, mais baser toute l'analyse sur le cas qui s'éloigne le moins la norme (les personnes asexuelles hétéroromantiques comme on dit) en les considérant grosso modo comme des hétéros classiques pour non seulement tirer des conclusions au sujet de ces dites personnes ace hétéro (ce qui peut déjà être discutable) mais aussi étendre ces conclusions aux personnes asexuelles (ou aromantiques) en général… la réflexion semble biaisée dès le départ.
Puis j'y vois un autre gros problème.Les asexuel.les peuvent être en couple hétérosexuel, couple hétéro qui est le lieu privilégié de l'exploitation des femmes par les hommes. En relationnant avec des personnes de sexe opposé, les asexuel.les ne remettent donc pas la naturalité du genre en question.
Etre asexuel.le (ou aromantique) ce n'est pas remettre les rôles genrés en cause en soi, etc. etc. Et donc les aces (aro) ne sont pas LGBTI+.Super.
J'ai juste envie de demander ce qu'on fait des bisexuels dans l'histoire (ou des bi ace, tiens)…
On pourrait dire exactement la même chose en mettant bisexuel.les au lieu d'asexuel.les et ça fonctionne tout pareil : les bisexuels peuvent très bien être en couple hétéro et la bisexualité peut très bien ne pas être connue des collègues ou autres (même avec une caméra dans la chambre…). (et ça ressemble beaucoup à un discours biphobe).
Alors quoi ?
les bi ne feraient pas partie de la communauté LG
BT ?
Ou alors si parce qu'iels sont "sauvé.es" par l'argument du cis hétéro qu'on retrouve fréquemment ? S'iels peuvent être cisgenre, iels ne sont pas hétéros donc c'est bon ?
…Ca viendrait appuyer le fait que l'orientation est d'avantage déterminée par ce que l'on est "est" que par ce que l'on fait : ou dit autrement l'attirance compte plus que les pratiques (ce qui me va comme je le disais plus haut).
Il y a aussi un truc pas très cohérent au sujet des
personnes asexuelles qui ne sont pas hétéros, ni du point de vue attirance, ni du point de vue pratiques (asexuelles aromantiques) et qui, quand on ne fait pas simplement comme si elles n'existaient pas, se retrouvent, par je ne sais quel tour de passe passe, considèrées comme hétéro.
T'es attiré.e sexuellement par les personnes de sexe opposé ? Non.
Oui mais niveau amoureux, t'aimes les personnes de sexe opposé ? Non.
T'as quand même déjà eu au moins un crush pour une personne de sexe opposé, hein ? Non.
Et t'as des relations sexuelles avec des personnes de sexe opposé des fois ? Non.
Mais t'aimerais bien être en couple avec une personne de sexe opposé quand même ? Non…
Bon ben allez, on va dire que t'es hétéro ! (?????)
Bon, en réalité c'est le même raisonnement qui amène à l'idée de l'asexuel.le = homo refoulé.e. Si t'es pas hétéro t'es homo et si t'es pas homo t'es hétéro.
Mais étant donné les arguments avancés : en quoi les personnes ne relationnant pas avec les personnes de sexe opposé font ce qui est socialement attendu d'elles ?
Et pour finir (enfin !) d'autres personnes dont on fait comme si elles n'existaient pas : les
personnes intersexes.
Rien n'empêche d'être intersexe et cisgenre et hétéro.
Comment avancer sérieusement qu'on ne peut pas faire partie des LGBTI+ si on cis hétéro ?
De même être intersexué.e ne remet pas en cause les rôles genrés en soit. (ça remet d'avantage en cause la binarité mâle/femelle, et encore ! c'est pas forcément si simple).
Evelirune a écrit :
Elles ont beau prétendre remettre en cause les normes sociales (le genre, ou l'hétéronormativité) elles ne font finalement que reprendre leur logique d'assignation. C'est particulièrement visible dans les discours sur la non-binarité. Affirmer que lorsqu'on est "binaire" on se sent en adéquation avec son sexe, qu'on se sent "entièrement homme ou femme", c'est juste nier la violence et la contrainte qui vont de pair avec l'assignation sociale à un groupe de sexe où la manière d'être, de penser et d'agir ainsi que les interdits et les tabous sont des normes qui sont imposées par l'extérieur avec lesquelles on négocie toute notre vie durant et que l'on subit, particulièrement lorsqu'on est une femme.
Ou alors c'est "juste" qu'on laisse le soin aux non-binaires de définir la binarité…
Dernière modification par Hellyana (Le 11-03-2019 à 06h22)
Sous le doux poudroiement l'arbre à peine remue de peur de laisser choir la fourrure menue dont ses bras arrondis retiennent la pâleur...