C'est très vrai ce que tu dis là, Leila (et ça rime !). Effectivement, le corps des femmes est sans cesse remis en question par des injonctions sociales, ne pas être trop comme ci ni trop peu comme ça, il y a l'épilation, le maquillage, la coiffure, les bijoux, les régimes amincissants, les talons pour paraître plus grande... Comme si le corps naturel d'une femme devait toujours être modifié pour être acceptable, et d'un côté, comme si l'apparence d'une femme était plus important que toute autre chose, que ce soit son travail, ses ambitions ou ses envies.
Comme si au delà de notre apparence, le reste était futile. Paradoxalement réduites par le monde à adopter une existence superficielle pour être acceptées.
Je pense notamment à une de mes amies qui, sous la pression de ces injonctions et du "sauvez les apparences" est arrivée plusieurs fois en retard à son travail car elle a mis trop de temps à se préparer. Nous vivons dans une société qui nous met tellement la pression à être belles en toutes circonstances que même lorsque le réveil n'a pas sonné et qu'il faut se dépêcher, notre priorité n'est pas le travail mais notre apparence...
Malheureusement je trouve le chemin long.
La plupart des femmes de mon entourage peu sensibilisées aux questions féministes, je les vois au travail. Le 8 mars là-bas m'a fait tomber de plusieurs étages. C'est vrai, j'ai toujours eu une vision du monde utopique et certaines idées féministes me semblaient être des bases acquises pas toustes.
Pour vous raconter, je travaille en bureau et nous avons une messagerie instantanée interne avec toute l'équipe. Le lundi 9 mars, plusieurs messages de nos collègues avec des GIF de bouquets de fleurs et "bonne journée de 8 mars à toutes les femmes du plateau !". Le pire ? Les "Merci !" de mes collègues femmes. Comme si c'était normal, mieux, comme si c'était une belle attention. Ce jour là, j'étais sidérée.
Sidérée que deux jours auparavant, nos soeurs se soient faites traîner par terre par des forces de l'ordre alors qu'elles revendiquaient simplement nos droits fondamentaux, et qu'un bouquet de fleurs suffise à effacer cette injustice. Sidérée de voir aussi peu de considération pour nos luttes.
Le meilleur dans tout ça ? Deux jours après, à une réunion, notre manager nous annonce qu'une rose rouge sera distribuée à toutes les personnes de l'équipe pour célébrer le 8 mars. Oui oui, pour les hommes aussi, faudrait pas faire de discriminations.
Ce que je retiens de cette histoire ?
Que comme le disait Simone, "il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis"
Comment faire changer les choses ?