Bonjour, je me permets de rebondir sur quelques propos lu sur le topic. J'ai déjà eu l'occasion de discuter de ça sur un autre forum. Et quelques paroles m'on interpellées.
sissi1428 a écrit :
En intégrant l'écriture inclusive, on introduit l'idée d'égalité dans la pensée. Et si la pensée devient égalitaire, alors le reste suivra plus facilement (oui, même l'égalité de salaire).
Je ne suis pas d'accord avec ces propos, même si j'aimerai beaucoup l'être.
Plusieurs choses me viennent à l'esprit : d'un point de vue très personnel. J'ai une petite soeur de 7 ans, CE1 donc apprentissage de la lecture. Je vais essayer de ne pas dévier en parlant des méthodes parfois discutables de certains instits de l'éducation nationale mais clairement, pour ma petite soeur, apprendre à lire ce n'est pas une partie de rigolade. Lorsque je l'accompagnais dans ses devoirs j'ai remarqué qu'elle lisait - enfin - qu'elle récitait. L'instit leur donnaient en devoirs des textes qu'ils avaient déjà lu en classe, le soir, elle lisait PAR MEMOIRE les textes, donc aucune logique de lecture. Lorsque je lui donnais un autre texte qu'elle ne connaissait pas elle peinait à le "déchiffrer".
Cette histoire d'écriture inclusive me paraît bien trop complexe pour l'apprentissage de ces jeunes enfants : oralement c'est juste imbuvable. Je ne dis pas qu'aucun gamin n'en est capable je dis simplement que cela peut même devenir un frein "à l'apprendre".
sissi1428 a écrit :
Le truc très drôle c'est que ceux qui sont contre l'écriture inclusive sont en général : l'extrême-droite, la droite et l'académie française (le truc qui pose les règles du français et qui est composé de médecins, de biologistes de journaliste, etc... mais pas de linguistes. Vous savez, les gens qui étudient les langues...). Bref, on ne peut pas vraiment dire que ce sont es gens qui sont pour l'égalité/sont féministes ou pour les réforme de la langue.
Je ne suis ni d'extrême droite, ni de droite, ni médecin, biologiste où tous celles et ceux que tu as cités.
Je suis éducatrice (bientôt diplomée *hope hope*) et je travaille au près de publics vulnérables : des enfants placés en foyers, des jeunes enfants, ado ou adultes en situation de handicap (psychique, moteur, mental).
D'ailleurs voilà :
En situation de handicap est un terme qui a été préféré à
personne handicapée dans le but de ne pas résumée la personne à son handicap. C'est la situation qui est handicapante pour la personne. Voyez sur le principe je suis tout à fait d'accord. Malheureusement, cela ne change pas grand chose. Une considération autre me diriez-vous oui mais pas vraiment ...
Ce que j'essaye de dire c'est que bien sûr que l'idée est bonne et intéressante mais ce n'est pas ce sur quoi il faut se focaliser pour moi.
Il m'arrive de travailler avec les personnes que j'accompagne sur cette tolérance, ce respect, ces codes sociaux que parfois ils n'ont pas acquis.
En fait c'est triste à dire peut-être mais c'est une réalité, la tolérance s'apprend et en apprenant on déconstruit les stigmates, les stéréotypes. Je le vois avec les publics que j'accompagne.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre j'ai peut-être dévié sur pas mal de choses mais il me semble que c'est quand même bien en lien avec ce thème de "l'écriture inclusive" qui cherche à rendre compte des inégalités.
Je trouve l'idée de base bonne mais pour moi ce n'est pas la méthode adaptée pour ce "pseudo" objectif espéré...
Et la mutation des mots dans tout ça ? L'évolution du langage et des mots ? Et l'histoire ? Chaque mot à son histoire et l’étymologie est là pour nous le rappeler.
Et laisser entendre à ses gosses que par l'écriture inclusive, parité il y a, me semble un peu cacophonique. Il s'agirait de réécrire l'histoire, de dire alors que les femmes ont toujours eu les même droits que les hommes. Faux. Ce sont des choses qui se parlent mais qui ne peuvent être juste posées là sur un manuel de CE2. (oui, j'ai vu qu'un manuel de CE2 avait été publié en écriture inclusive justement)
Et puis, avec un peu de recul quelque chose m'inquiète. Je me dis, si cette écriture devient obligatoire que se passera t-il ? Une faute pourrait elle être reçue comme une incitation à la haine sexiste (j'exagère bien entendu mais je pense que vous voyez ou je veux en venir...)
Cependant je tendrai plus à une écriture épicène comme déjà expliqué dans les précédents post' mais là encore c'est un débat.
Je suis consciente que des siècles entiers d'injustice ont façonnés le langage. L'écriture inclusive tend à vouloir corriger cela. Je respecte celles et ceux qui y croient mais je pense que l'écriture inclusive ne peut corriger cela.
Je ne suis pas sûre que refaçonner la langue permette de façonner les consciences.
Je le vois lorsque je travaille au près de ces publics, femmes, hommes, enfants ....
Je ne suis pas conservatrice au point de dire que le langage ne doit pas évoluer ni changer. Je dis simplement que cette écriture ne me semble pas permettre ce à quoi elle tend réellement.
Pour moi c'est déjà vers l'éducation nationale qu'il faudrait se tourner et refaçonner un fonctionnement et un système d'apprendre qui ne me plaît guère.
Ce n'est que mon avis.
PS : Juste pour pinailler, lorsqu'on lit oralement une forme d'écriture inclusive, la première chose que l'on lit reste le masculin
Pourquoi lui en premier ? ^^
Bonne soirée à vous.
« Le voyage apprend la tolérance. »