Bonjour ^^
J’ai un peu hésité avant de raconter mon histoire, mais j’ai vraiment besoin d’un avis extérieur à celui de mes amis (non pas que ceux-ci soit mauvais, mais je sais qu’ils ne veulent pas me blesser donc m’encouragent dans tout ce que je fais).
Je suis sortie d’une relation de presque deux ans début février, mais je me demande toujours si j’ai fais le bon choix, si j’ai bien fait les choses, si j’ai été correcte avec mon ex, etc. Je l’appellerai R. Nous avons commencés à sortir ensemble en seconde, alors que nous étions très bons amis depuis des mois. Je nourrissais des sentiments pour lui longtemps avant que l’on se mette officiellement ensemble (genre 6 mois avant). Nous étions très fusionnel, et cet idylle a durée ... 8 mois peut être ? Au bout de ces 8 mois, mon ex petit-ami a découvert sa transidentité. Ce n’était absolument pas un problème pour moi, le genre n’affecte en rien mes sentiments, mais ce n’était pas le cas de sa mère, qui a été odieuse avec lui depuis qu’il a fait son coming out. Pour moi, il était évident de soutenir R, je faisais du mieux que je pouvais. Il faut savoir que R est une personne très passionnée par ce qu’elle fait, il soutient beaucoup de causes qui lui prennent beaucoup de son quotidien. Sauf qu’il était déjà assez fragile mentalement, et soutenir ces causes n’aidait pas, car il prenait tout très à cœur. Il commençait à sombrer en échec scolaire, abandonnait peu à peu les cours, accumulait les 0, passait son temps à l’infirmerie, etc. Au début j’écoutais tous ses problèmes, je l’encourageais à être qui il voulait, le soutenais, lui remontais le moral après une énième dispute avec sa mère. Mais il est venu un jour où tous ses problèmes sont venus me peser sur la conscience. J’avais moi même des problèmes à gérer (des problèmes d’adolescente me direz vous, mais encore maintenant ma famille, mis à part ma sœur, ne sait rien de mon orientation sexuelle, et ça me pesait beaucoup car je ne pouvais me confier à presque personne). Il en était arrivé à un point où il était totalement déconnecté de la réalité, où seuls ses problèmes et les causes qu’il défendait existaient, et moi pour qu’il me raconte tout (quand il oubliait pas qu’on devait se voir, qu’il allait avec ses potes sans me prévenir me laissant seule parce qu’il était totalement déconnecté)
Après son coming out, cette période où j’encaissais tout ce qu’il me disait en le soutenant a duré 6/7 mois. Il faut savoir qu’on ne parlait de rien d’autre que ses problèmes, ou très rarement. J’accumulais le stress que son état engendrait, les cours, le fait que je garde tout pour moi (soit louée ma meilleure amie qui était la seule personne présente à ce moment pour m’écouter, même si je ne lui disais pas tout pour ne pas reporter son comportement sur elle). Il est évident que cette période m’a beaucoup changée, pas qu’en bien, mais malgré tout j’ai quand même gagné en sociabilité, j’ai rencontré des amis merveilleux à ce moment, qui juste par leur naturel, même pendant de cours instants, m’aidaient à aller mieux. Nous arrivons alors aux vacances d’été, qui sont assez catastrophiques pour moi. Pour une raison totalement stupide me direz vous : ma youtubeuse préférée à arrêté youtube à cause de toute la haine qu’elle ne supportait plus. Je ne racontais d’ordinaire mes problèmes à mon petit ami car soit il avait trop de problèmes sur le moment et je ne voulais pas en rajouter, ou alors parce que je me disais que ce n’était pas important et que je n’allais pas l’embêter avec. Mais cette nouvelle là, qui s’additionnait à toutes les autres, a fait que je lui en ai parlé. A ce moment, j’avais besoin juste de soutien (un « ca va aller », « c’est pour son bien, tu verras quand elle sera de retour elle ira mieux » ou une phrase rassurante comme ça m’aurait suffit), mais il m’a juste dit que c’était comme ça sur internet avant de me dire qu’il ne pouvait rien faire à mon état, sans même essayer, et 2h plus tard me reparlant d’un problème qu’il avait eu dans la journée. Cette réaction peut être tout à fait banale, mais le fait qu’il n’ait même pas tenté de m’aider à ce moment m’a fait extrêmement mal, suite au quoi je l’ai évité pour finir par demander un break (en lui expliquant que tous ses problèmes m’étouffaient, que j’avais besoin de me recentrer sur les miens, et que j’avais surtout besoin d’espace) en attendant la fin des vacances d’été. Cette réaction aurait dû m’ouvrir les yeux sur l’importance que j’avais pour lui mais je tenais à R, donc je me suis dis que peut être un break pour réfléchir suffirait.
À la rentrée, tout est beau, on se revoit et on a pu discuter de ce qu’il s’était passé. On a mis les choses à plat et on est resté ensemble. Le problème, c’est qu’aucun de ses problèmes s’est arrangé, et j’ai même envie de dire que la situation a commencé à empirer quelques semaines après la rentrée (nous sommes donc en terminale en septembre 2019). Les propos de sa mère empire, et comme R était parfois un peu extrême, quand il a vu comment j’avais réagis face à ses problèmes, s’est encore plus renfermé sur lui même, arrêtant totalement de se confier à moi.
Il faut savoir que je suis une personne qui fait passer les mots avant les gestes ; je deviens très tactile et fusionnel avec autrui quand une relation « mentale » basée sur les centres d’intérêt, les convictions et les échanges réguliers, et il faut que pour que les liens avec cette personnes tiennent que cette relation « mentale »/morale soit entretenue (J’ai toujours du mal à expliquer cette manière de fonctionner pour moi). Or, le fait qu’il se renferme sur lui même et que nos discussions s’arrêtent à « salut. Ça va ? Quoi de neuf ? » ne permettent pas cet entretien, et malgré mes efforts pour lui parler, je n’étais plus vraiment attirée par lui. Courant décembre, je lui demande comment il va car des amis s’inquiètent de ne pas le voir aux cours de dessin que l’on fait ensemble, en lui disant que ce matin il semblait aller bien donc que ça m’inquiétait doublement. S’en suit une discussion assez dense en excuses/règlement de comptes (gentils, genre on remet les pendules à l’heure sur des incompréhensions de l’un/l’autre). Il me fait remarquer entre autre que depuis le break de l’été j’ai changé, que je ne suis plus la même (car pour lui je suis passée de la moi d’avant son coming out à la moi en septembre 2019 en un claquement de doigts, ça il n’avait absolument pas remarqué que j’avais changé petit à petit entre son coming out et la rentrée, c’est à dire 9 mois). Le plus important de tout, c’est qu’il me dit que lui a besoin de moi, de tendresse, que je le prenne dans mes bras, que je le console, fin bref que je sois la petite amie dont on a besoin. Mais à côté, il me dit qu’avec tous ses problèmes je ne suis pas sa priorité, qu’il n’a pas le temps de penser à nous (en gros il me demande de porter notre relation à 2). Je me rends aussi compte qu’on a une vision du couple et de la vie très éloignée lors de cette discussion. Mais il me dit qu’il m’aime toujours et ne veut pas me perdre , me garanti qu’il fera des efforts. Je le crois et lui laisse une seconde chance, remplie d’espoir de retrouver la merveilleuse relation qu’on a eu à nos débuts.
Ces promesses tiennent le temps des vacances de noel, et peut être 2 semaines après. Comme vous devez vous en douter vu son comportement, il est clairement dépressif, et naïve comme je suis je me suis dis que vu comment il allait mieux, on aurait le droit a peut être quelques jours de tristesses pour qu’il arrive à mieux gérer tous ses problèmes et notre relation reprendrait comme si rien ne s’était passé de mauvais depuis presque 1 an à ce moment.
Mais bien évidemment, ça n’à pas tenu. Mi-Janvier, son moral rechute, et il se renferme encore plus. Il ne parle presque plus, ne nous répond plus quand on lui demande qu’est ce qui ne va pas, et dans le lot m’oublie. Je ne savais pas comment m’y prendre, vu qu’aucun dialogue ne m’invitait pas à me rapprocher à nouveau de lui, je n’arrivais pas à le prendre dans mes bras sans intentions. Après une tentative de suicide, et le fait qu’il m’oublie totalement après un de ces cours de dessin en repartant seul dans la nuit (fin janvier il fait nuit tôt) et en ne s’excusant que plusieurs heures plus tard de m’avoir probablement inquiété, ça a été trop pour moi. J’ai alors décidé de le quitter, car j’étais sur le point de craquer, d’exploser.
Je l’ai quitté quelques jours après cet incident, début février. Comme toujours lorsqu’on discutait sérieusement, il est resté très calme. On a discuté pendant près d’une heure (même si c’était plutôt moi qui lui expliquait pourquoi ça ne pouvait plus continuer ainsi, qu’il m’avait redonné trop d’espoir pour me les briser violemment par la suite).
Il y a beaucoup d’éléments que j’ai omis. Effectivement, j’ai été beaucoup plus entourée d’amis dès la rentrée de septembre, car on faisait parti d’un groupe d’amis qui s’est pas mal agrandit à cette période. Aussi, R était suivi par un psychiatre/psychologue (les deux mais je n’en suis pas certaine) C’est en parti eux qui m’ont convaincu de le quitter, et ils m’ont beaucoup soutenu dans mes choix eux aussi. Je sais bien que je dresse un portrait très sombre de R et que j’ai l’air d’une victime, or j’ai parfaitement conscience que j’aurai pu mieux agir, être plus franche à certains moments de notre relation, appeler plus souvent à la discussion, etc.
Mais, depuis début février, moi qui le croyais alléger d’une douleur a vu cette souffrance s’empirer. Il avait insisté pour que nous gardions de bons rapports, car nous avons le même cercle d’amis et les mêmes activités, alors nous détester aurait été inutile. Mais le fait qu’il agisse comme s’il ne s’était rien passé le jour où on s’est revu, alors que moi le revoir me brisait le cœur de culpabilité, de gêne, de tristesse, ma profondément blessée (ce que je vais dire est horrible, mais j’aurai aimé qu’il souffre un minimum de notre séparation, qu’il prenne conscience de ce que je lui avais dis et qu’il culpabilise ne serait-ce qu’un tout petit peu de tout ce que j’avais eu mal pour lui. Mais surtout je voulais qu’il soit triste de m’avoir perdue, que j’ai au moins eu l’impression d’avoir compté pour lui), il m’a fait un check amical comme si les presque 2 ans passés ensembles s’étaient volatilisés en deux jours. Mais ce n’est pas tout ; en effet, deux youtubeurs que j’apprécie énormément (leur couple en live et vidéo était un modèle pour moi, c’était vraiment vers ce genre de relation vers laquelle je rêvais de tendre) se sont séparés littéralement 3 jours après que je l’ai quitté, et même si j’ai conscience de la différence entre les deux personnes qu’ils étaient IRL et les personnes qu’ils affichaient, ma vision de l’amour à beaucoup souffert en peu de temps (vous devez vous dire que je suis peut être trop émotive par rapport à des youtubeurs, mais eux ainsi que la youtubeuse citée précédemment ont vraiment eu un rôle très important dans la personne que je suis aujourd’hui). Et pour terminer, j’ai appris encore quelques jours après que mon ex avait été officiellement diagnostiqué en dépression, me faisant encore plus culpabiliser de l’avoir quitté. Il a fait (pas en conséquence de notre rupture d’après des amis), depuis, plusieurs tentatives de fugue et de suicide, ce qui fait qu’il est, depuis le début du confinement à peu près, dans une chambre à l’hôpital sous surveillance psychologique.
Seul problème, c’est que maintenant, je suis perdue émotionnellement pour deux raisons ; la culpabilité me ronge presque quotidiennement, j’ai vraiment l’impression d’avoir mal agit, au mauvais moment, que j’aurai pu mieux faire, que je suis égoïste sur plein de points. Deuxièmement, je suis tombée amoureuse d’un ami très précieux à mes yeux, mais je suis brisée entre l’amour que je lui porte et l’attachement que j’ai encore à R, et je ne trouve pas correcte de chercher à me rapprocher de mon crush alors que je suis encore très proche émotionnellement de mon ex. Je sais que cet amour n’est certainement pas réciproque et que lui doit me voir juste comme une amie. Mais malgré tout j’ai envie de me rapprocher de lui et lui dire, même si une petite voix me dit que c’est trop tôt.
Alors si je vous ai écrit ce roman, c’est pour, de un, m’exprimer, mais surtout pour vous demander conseil :
Ai-je bien fait de rompre comme je l’ai fais ? Aurai-je du le faire plus tôt, plus tard ? Dois-je me rapprocher de mon crush actuel malgré tout ? Et surtout, pensez-vous que mon comportement envers mon ex petit ami ait été correct ?