-Qu'il s'est passé des choses vraiment... inattendues ces derniers jours. Et pas forcément très cool et joyeuses.
-Que Bibou et moi on a passé deux semaines vraiment super ensemble. On riait du matin au soir et on s'endormait presque en riant. Et puis elle a tout gâché.
-Que dimanche dernier, on a été boire un verre toutes les deux et puis un de ses plans Tinder qui vit en Métropole mais revient sur l'île tous les deux ou trois mois lui a dit de le rejoindre. Elle n'a même pas pris le temps de finir son verre, on y est allées. Il était avec un bon groupe de potes, ils étaient super sympas ! On a bien discuté et ri et puis certains ont voulu venir boire un dernier verre à la maison avant le couvre-feu.
-Que tous les autres sont partis à l'heure du couvre-feu. Tous sauf le mec de Bibou. A savoir que dans l'appart, il y a un lit deux places dans lequel on dort avec Bibou et un lit une place juste à côté dans une terrasse fermée par des baies vitrées. Pour moi, c'était clair que c'était lui qui allait dormir là. Comme TOUS nos invités jusqu'à présent.
-Qu'au bout d'un moment, j'ai dit que j'allais me coucher et j'ai pris ma place habituelle. Le mec est venu et m'a dit "Tu veux pas dormir dans le petit lit ?". Déjà j'ai trouvé incroyable qu'ils osent me le demander. Mais j'ai dit que c'était mort et qu'ils avaient pas intérêt à faire leurs trucs devant moi. Bibou est venue et elle m'a dit "Bon ben ce soir je déménage". Je lui ai dit "Fais pas ça devant moi. Vraiment !" Et elle a répondu "Mais non, promis promis" en riant. Et évidemment, elle a fait ça devant moi.
-Que je me suis sentie incroyablement seule. Et la nuit a été longue. Le lendemain, dès que le soleil s'est levé je suis allée à la plage. Je pouvais plus supporter de les voir. Parce que je les voyais, oui. Comme elle ne dormait pas à la maison ce soir là et qu'on a qu'une clé, on a dû se recroiser. Elle est arrivée tout sourire devant moi. Je ne lui ai pas adressé la parole. Le lendemain, c'est moi qui ne dormais pas à l'appart donc on s'est juste croisées de nouveau.
-Que le soir, elle m'a envoyé un message "Je vois que tu es distante depuis deux jours. Si j'ai fait quelque chose qui t'a froissé, je m'en excuse.".
-Que j'ai pris mon temps et je lui ai expliqué en gros ce que j'avais ressenti. Elle s'est excusée encore mais j'arrivais pas à digérer. Elle me disait qu'elle était vraiment désolée et qu'elle ferait n'importe quoi pour se rattraper.
-Que le lendemain, mercredi, le soir, je suis rentrée. Mais avant, je me suis garée sur un parking à 5 minutes et j'ai pleuré. J'ai pleuré pleuré pleuré pendant looooongtemps parce que je réalisais que je n'avais aucune envie de la voir. J'ai envoyé un message vocal à Tac et ma voix avait commencé à se briser quand j'ai dit "Ça me fait mal parce qu'après tout ce qui s'est passé entre nous, je suis passée derrière un mec Tinder qui est là en vacances. Sur le coup, elle s'est dit que Béa, ben on s'en fout, c'est pas important. En fait, elle a brisé mon cœur. Vraiment. Mais je l'aime. Et quand on aime les gens, on essaie, pas vrai ? Alors j'essaie ! Mais j'ai vraiment pas envie d'y aller". Alors je suis restée sur ce parking à pleurer et quand j'en ai eu assez, je suis rentrée à l'appart.
-Qu'elle a réellement fait des efforts. Alors j'ai pris sur moi. Je lui ai laissé une seconde chance. Et tout est redevenu comme avant. On riait, on se partageait tous les trucs drôles qu'on voyait. On faisait des projets.
-Que le jeudi, alors que je devais avoir un rdv avec un mec, j'ai annulé pour aller dans un bar avec elle. Et vous savez ce qu'elle a fait, elle ? Elle a ramené le mec de dimanche soir. J'ai cru halluciner. J'ai eu envie de la planter et de rentrer puis je me suis dit que ses parents me faisaient confiance et que je ne pouvais pas faire ça. Mais c'est à ce moment là que j'ai décidé que c'était trop et que je ne pouvais plus rester avec elle. Qu'il fallait que je rentre. J'ai subi la soirée. Puis à 22h10, j'ai convaincu Bibou de rentrer. Elle était archi saoule. J'ai cru qu'elle allait vomir dans la voiture. En arrivant à l'appart, son téléphone a sonné et je l'ai entendu dire "Ok, à tout à l'heure". Elle raccroche, part vomir et revient me dire: "Il vient me chercher. Ses parents ont un appart de libre près de chez lui, il m'emmène là bas". Sur le coup, tout ce que j'avais envie de lui dire c'était: "Tu sais quoi, meuf ? Vas-y. Amuse toi bien et ciao bye bye". Mais j'en étais incapable ! Quand elle est ressortie des toilettes une deuxième fois, je lui ai dit: "Si je devais te donner un dernier conseil d'amie, je te dirai de pas y aller. Tu es archi saoule, tu tiens à peine debout et lui il a bu aussi. C'est une mauvaise idée." Je lui ai aussi dit que pour moi c'était fini. Que je rentrais chez moi. Que j'en avais marre de ses conneries.
-Que je suis allée me doucher. Tout le temps où l'eau coulait, je regrettais de pas avoir le numéro de ses parents parce que je ne savais pas ce que j'aurais pu faire pour l'empêcher de sortir de cet appart dans son état et avec un mec dans un état proche du sien. En sortant de la douche, j'ai vu qu'elle était allongée dans le lit. J'étais tellement soulagée que toute la colère que je ressentais pour elle est partie. Elle a alors voulu discuter. Je lui ai dit que je lui laissais l'appart. Que je pouvais comprendre qu'elle ait envie de le voir, qu'il était gentil, que je n'avais rien contre et que comme ça elle pourrait passer tout le temps qu'elle voudrait avec lui. L'une des dernières choses qu'elle ait dite c'était: "Tu sais que je ferai jamais passer un mec avant toi". Et je n'ai pas répondu parce qu'elle l'avait déjà fait. Au moins deux fois.
-Que le lendemain, vendredi, elle ne m'a plus adressé la parole. C'est moi qui a 11h lui ai demandé si elle voulait aller manger au bord de la plage. Elle a accepté, on a ri, discuté, ça allait. Je n'étais vraiment plus en colère contre elle. J'ai préparé mes affaires aussi, l'après-midi je revoyais Toad le mec donc j'avais parlé dans un des posts précédents (ça s'est bien passé) et puis je suis rentrée chez moi. Et ça faisait du bien d'être chez soi.
...
-Qu'on ne s'est pas dit un mot depuis que je suis rentrée. J'estime que ce n'est pas à moi de le faire de toute façon.
-Qu'on a fait mini soirée hier à la maison et mon coloc a invité Bibou. Hier soir en rentrant quand je lui ai demandé si elle venait, il m'a dit "Elle a dit qu'elle ne venait pas parce qu'elle n'avait pas le moral et pas la tête à faire la fête". Ça m'a fait de la peine pour elle. Mais je ne sais même pas si je dois y croire. Dès que je rentrais chez moi un soir, elle remenait un mec à la maison. Alors je me suis convaincue que c'était surtout qu'elle avait autre chose de prévu parce qu'elle faisait toujours passer les mecs Tinder avant ses potes... mais tant pis.
-Que donc voilà... je trouve ça hyper triste. Je ne pensais pas du tout que ça allait tourner comme ça. Mais bon, pour beaucoup, ce n'est pas si étonnant que ça, en fait.
...
-Qu'on est dans une espèce de confinement chelou. Il y a un couvre feu strict de 18h à 5h du matin donc aucune raison d'être dans la rue. Mais la journée de 5h à 18h, on est confinés dans un rayon de 10km à vol d'oiseau. On peut sortir comme on veut tant qu'on prouve qu'on habite dans le rayon. C'est un délire.
"I'll never let go, Jack. I promise"